23 mars 2012

"Cloclo": biopic sans concession pour "Monsieur 220 volts"

Ah! Cloclo. Ni ma musique, ni mon époque... Et surtout pas mon style vestimentaire (encore que, à y bien réfléchir, le costume blanc cintré avec chaussure rouge écarlate, huuum...). Facile, alors, de sombrer dans la pédanterie la plus vile en tombant à bras raccourcis sur ce film. Evitons cet écueil comme le film évite, lui aussi, celui de la construction en flashback, ce qui est déjà une bonne chose. Cloclo adopte une progression chronologique, qui tient plutôt pas mal la route. On échappe aussi à l'hagiographie, ce qui en est une autre (de bonne chose). On y découvre en effet un Claude François du genre casse-couilles, odieux et se comportant le plus généralement comme une merde avec les femmes. Femmes qui n'hésitent visiblement pas à lui rendre la monnaie de sa pièce en le quittant. Après tout, n'oublions pas que, comme il le dit lui-même dans la scène la plus drôle du film: "Arrête de dire que je suis beau, je suis petit, j'ai les jambes arquées et une voix de canard." On a les sex-symbols qu'on peut...
On n'échappe pas, en revanche, à quelques longueurs: 2h28, c'est long. Au point, parfois, de se surprendre à réciter des mantras pour inciter Cloclo à prendre son bain fatal plus vite. Genre dès 1972 par exemple. A propos de bain, justement, en ce funeste 11 mars 1978... On apprend, comme ça, sans prévenir, qu'il s'agissait en réalité d'une douche... Quel choc! D'autant qu'on craint d'abord le pire en voyant arriver le drame. Je ne parle pas de la mort du grand Claude - ça on était vaguement au courant - mais de la mise en scène.
L'applique de traviole. La lumière qui clignote. Cloclo qui se retourne, agacé. Gros plan sur ses pieds, faisant ploc-ploc dans l'eau. On s'attend à un ralenti larmoyant, avec la main qui se tend, le choc de l'arc électrique. On y échappe. Avec même, en lieu et place, un plan pas si dégueulasse de transition - fond blanc saturé - qui s'avère être le blanc d'une nappe que maman François, caricature de mamma méditerranéenne, étend sur une table, dans le jardin du moulin de Dannemois, à quelques kilomètres de là. Elle y prépare le repas du soir, pour son fiston chéri. Qui ne viendra donc jamais la rejoindre... La vie est une sacrée fripouille, parfois. Pour ne pas dire une garce.
Mais on rigole, on rigole, et on s'éloigne du sujet... Au final, il n'y a qu'à voir la récurrence du mot dans cette critique, on échappe à pas mal de choses avec Cloclo, et surtout au pire. Ensuite, bien sûr, il faut aimer Claude François, car on est abreuvé de ses chansons tout au long du film. J'avoue, ce fut parfois un peu dur pour mes oreilles de jeune trentenaire (ok, de trentenaire tout court). D'autant que la seule chanson que "j'aime bien" (guillemets de rigueur), Même si tu revenais, ne s'y trouve pas.

Bilan: On peut s'en passer - Moyen - A voir! -Excellent - Attention, futur grand classique.
Note: 09/20

2 commentaires:

Ada a dit…

Moi j'étais petite fille quand Cloclo est mort et je pense que c'est à cette occasion que je l'ai connu. Je me souviens qu'il y avait à la maison un 33 tours où il chantait mon prénom et je voulais faire Clodette dans la vie (j'avais pas compris que c'était plus trop un métier d'avenir)

Jean-Noël Caussil a dit…

@Ada Tu t'appelles donc Magnolia? Je progresse dans ma quête ;-)