09 août 2015

Renaissances, efficace mais loin d'être inoubliable

Si l'homme empruntait au bernard-l'hermite sa stratégie de vie, qu'est-ce que cela donnerait ? Réponse : rien de bien bon, mes aïeux. Renaissances déroule cette thématique plutôt intéressante avec efficacité, mais sans grand entrain.


Mieux que la cryogénisation, la mue ! Le transfert de toutes ses données dans un autre corps – si possible plus jeune, plus beau – pour pouvoir continuer l’aventure de la vie. Voilà le thème, plutôt intéressant, de Renaissances – Self/Less dans le titre original -, proposé par Tarsem Singh.
BenKingsley est Damian, magnat de l’immobilier en fin de course. Malade, il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Une bonne âme, anonyme, se charge de l’aiguiller vers les services, nouveaux et discrets, du docteur Albright. Sa spécialité au bon vieux doc ? La mue, donc.

La stratégie du Bernard-l'hermite appliquée aux hommes

Damian hésite mais s’y résout. C’est cela ou la mort… Il renaît ainsi à la vie dans un nouveau corps, qu’il doit apprivoiser. Des pilules à avaler, quotidiennement, pour éviter le rejet, notamment. Enfin le rejet… Oui, mais pas celui qu’on croit. Il ne s’agit pas d’une greffe à proprement parler. Cela s’apparente plutôt à la tactique du Bernard-l'hermite : pif, paf, pouf, pousse-toi de là que je m’y mette.
Ce qui signifie, en clair, que ces corps que les adeptes de la mue occupent, ils viennent bien de quelque part… C’est même là tout le problème, et Damian l’apprend à ses dépens. Ces souvenirs, là, qui ne sont pas les siens, d’où viennent-ils ? De qui a-t-il pris la place ? Et comment, surtout ? Dans quelles circonstances ?

Le doc, scientifique de génie ou savant fou ?
C'est pour emporter, ou pour consommer sur place ?

Le voilà embarqué, le pauvre homme, dans une enquête sur lui-même – enfin son nouveau lui. Pas facile, on s’en doute. Le doc, qui a procédé à la mue, qui est-il ? Scientifique de génie ou savant fou ?
Et puis ce nouveau corps, c’est bien beau, mais c’est encombrant, aussi. Pas question, évidemment, de poursuivre sa vie comme avant. Non : il doit accepter de tout plaquer, sa carrière, sa famille… mais sans rien oublier.
Pour tout le monde, Damian est mort. Mais sa nouvelle vie lui fait se rendre compte de tous ces errements, autrefois. Quelle drôle d’idée, aussi, que d'avoir tout sacrifié à sa carrière… Mais comment renouer avec sa fille, maintenant ?

Efficace sans être inoubliable

Promenons-nous dans les couloirs de l'hôpital,
pendant que le savant fou n'y est pas...
Tout cela est d’un compliqué, on ne vous dit que ça. A presque préférer la mort, tiens. Se dire que c’est finalement plus simple. Renaissances, en dépit de quelques facilités, parvient cependant à retenir l’attention. On ne criera pas au génie, ça non, mais si c’est un peu simple, pour ne pas dire simpliste, c’est surtout efficace.

Un bon film d’été. C’est-à-dire qui ne laissera pas une trace indélébile, mais qui remplit son office : nous faire passer un agréable moment. Car si l’on n’est ni scotché par la qualité du scénario, souvent attendu, ni par celle de la mise en scène, très classique et sans surprise, c’est propre et bien fait. Une vertu déjà pas donnée à tout le monde.




Bilan : On peut s'en passer - Moyen - A voir - Excellent
Note : 9/20

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