21 décembre 2015

Un + Une, retour gagnant de Lelouch

Un film de Lelouch, ça vous fait peur ? On comprend, on comprend... Mais là, avec Un + Une, vous pouvez oublier vos a priori. C'est du bon Lelouch. Pas génial, non, mais bon. Avec, surtout, une scène de dîner d'anthologie.


Au début, l'impression, franchement agréable - parce que complètement inattendue - d'assister à quelque-chose de grand. Et puis, finalement, patatras... Un + Une, après un lancement tonitruant, s'essouffle.
Certes, un court appel d'air vient nous ragaillardir dans la seconde moitié du film, mais c'est pour mieux nous replonger sous l'eau, dans une conclusion qui n'en finit pas, et sombre dans le mièvre. Au final, une impression mitigée.

Une scène du dîner fabuleuse

Quand Antoine (Jean Dujardin)
rencontre Anna (Elsa Zylberstein), cela donne une scène
de cinq bonnes minutes franchement géniale.
Mais, quand même, quelques scènes assez fabuleuses qui restent gravées dans les esprits. Celle, notamment, magistrale, du dîner de l'ambassadeur, où Antoine (Jean Dujardin), compositeur de musique de film, en mission en Inde, rencontre Anna (Elsa Zylberstein), femme de l'ambassadeur, Samuel (Christophe Lambert).
Oui, oui, Christophe Lambert, Tarzan, oui, oui... Et non, non, ne partez pas pour autant, non. Evidemment, il joue comme un pied - ce n'est pas à son âge qu'il va changer - mais on arrive à en faire abstraction. Il a un petit rôle, après tout.

Un film qui vaut mieux que sa bande-annonce et son affiche
Les aventures de Rabbi Jacob en Inde...

On insiste, donc : cette scène du dîner est somptueuse, portée par une écriture fine et drôle. Cinq bonnes minutes de pur bonheur qui, à elles seules, sauvent le film. D'une manière générale, ce Un + Une est tiré vers le haut par ses dialogues, qui sonnent très souvent justes. Un régal.
La mise en scène, elle, se veut très contemplative. Comme il se doit chez Lelouch, finalement. Elle évite cela dit les écueils du genre, et ce côté Titi parisien énamouré d'un Jean Dujardin à béret qui dégouline de l'affiche, ratée, ne transpire qu'à peine du film.
Lelouch maîtrise son art, et c'est tant mieux. Ou tant pis, en fait, à y bien réfléchir... Car c'est sans surprise. Du Lelouch tout craché. Du genre plutôt bon, ce qui est déjà très bien, mais avec ce petit air de déjà vu, cependant. Une histoire d'amour classique, filmée de manière classique, sobre. Donc efficace, certes, mais sobre... Gentillette, pas follement inventive. Portée par les habitudes, le vent qui souffle sur le Gange, le train, les pèlerins, les couleurs de l'Inde, l'amour et les rêves. des gros plans au plus près des personnages, pour mieux en cerner la psychologie (et les cernes aussi). Quand on vous dit classique...

Du bon Lelouch

C'est l'histoire de Gavroche qui est assis sur des marches...
Ceci étant dit, pourquoi vouloir repousser à tout prix ce qui, hier, révolutionna la manière de faire du cinéma ? Voyons le bon côté des choses et admettons que nous avons là un bon Lelouch, frais et léger. Les coups de mou du film nuisent à la cohésion globale, et la fin ratée nous fait quitter la salle avec un mauvais arrière-goût en bouche mais, plus on y repense, à froid, plus ce Un + Une nous ravit.
On a déjà dit tout le bien qu'on pensait de l'écriture. C'est déjà quelque chose de suffisamment rare pour être souligné. Mais il y a aussi le couple Dujardin-Zylberstein, qui fonctionne à merveille, et qu'on se plaît à suivre. Avec une mention spéciale pour Jean Dujardin. On comprend que son cabotinage puisse agacer, ça oui, mais ce n'est pas notre cas.
Le scénario, même s'il cède à quelques facilités, est rafraîchissant lui aussi. Ni arme ni bagarre, pas d'explosion, rien de ce que l'on voit trop chez des réalisateurs paresseux, ayant peur du vide, mais le comblant bien mal. Rien que pour ça, nous, on adhère.


  
Bilan : On peut s'en passer - Moyen - A voir - Excellent
Note : 13/20

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