Après avoir exposé tout l’été à Draguignan, Marie Piselli arrive maintenant à Paris, avec son exposition Eclat, destinée à porter un regard neuf sur la notion de l’enfermement.
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Marie Piselli. |
Quand
on est artiste, cela donne des idées, forcément. Chez Marie Piselli, tout
débute donc quand, en 2014, elle visite l’ancien centre pénitentiaire de
Draguignan, sa ville d’origine. Cela fait immédiatement « tilt » dans
son esprit : émue par l’âme de ce lieu chargé d’émotions, la plasticienne
est en effet convaincue que notre monde contemporain vit une période de
mutations, marquée par des « crises » et par un « état d’urgence »
profond qui, si l’on veut bien se donner la peine d’un peu d’optimisme, a tout
d’une… « renaissance ».
De Hop...e à Eclat
Adepte
des onomatopées/jeux de mots, elle imagine alors Hop…e, une exposition destinée
à s’installer à la Chapelle de l'Observance, à Draguignan. Hop…e comme « hop,
hop, hop, on se bouge » et Hop…e comme « hope », espoir en
anglais, vous l’aurez compris… Ode à l’ouverture critique, sur le mode
« entrez, n’ayez pas peur, réappropriez-vous
l’endroit, il sera ce que vous déciderez qu’il soit », Hop…e, après avoir
fait le bonheur des Dracénois jusqu’en juillet dernier, arrive maintenant à
Paris, sous le titre de « Eclat », présenté chez Galry, au 41, rue de
Verneuil à Paris, jusqu’au 12 novembre 2016.
L’idée
est, là encore, d’offrir une porte de sortie vers l’espoir… Plutôt, de la
proposer, car tout est subtilement présenté. « J’aime venir chatouiller
les émotions des gens, s’amuse Marie Piselli. Qu’ils voient, qu’ils regardent,
qu’ils réfléchissent à ce que je leur suggère et, ensuite, suivant leur envie,
leur humeur, qu’ils en fassent ce qu’ils veulent, en y portant l’analyse de
leur choix. »
Ainsi,
parmi les œuvres exposées, outre d’authentiques objets issus du milieu carcéral,
pour la première fois autorisés à être montrés au grand public, on trouve par
exemple des « fragments de pieds nus »… « Sont-ils les siens (ceux de
Marie Piselli, Ndlr), les nôtres à la poursuite de la liberté, ceux des
prisonniers, ou encore ceux des migrants ? s’interroge Leila Voight, curatrice
de l’exposition Éclat. Marchent-ils sur l’eau ou dans les airs ? » Excellente
question que pose Leila Voight. Ces fragments de pieds, sont-ils dans la droite
ligne de ceux d’un Cro-Magnonn, comme on en retrouve dans la Grotte Chauvet,
auquel cas c’est un formidable signe d’espoir – j’étais là il y a plus de
22.000 ans et, d’une certaine manière, j’y suis toujours – ou sont-ils la
dernière trace laissée sur le sable par un pauvre homme suicidaire dont, plus
jamais, on ne retrouvera la place. Ce qui est admirable, c’est que c’est à
chacun de se faire son opinion. Ce qui l’est plus encore, c’est sans doute que
cette opinion sera amené à être modifier à gré des multiples visites que l’on
pourra faire. A voir jusqu’au 12 novembre 2016, à Paris.
Eclat
Galry
41, rue de Verneuil
Jusqu'au 12 novembre 2016
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