La Galerie Paris-Beijing présente jusqu'au 9 mars quelques-unes des oeuvres de la série Hiding in the city, de Liu Bolin.
La galerie est petite et on en a vite fait le tour. Mais c'est l'occasion de voir les oeuvres de Liu Bolin, avant qu'elles ne partent décorer les salons de quelques clients fortunés. Mais pas le mien. Trop cher. Comptez minimum 8.000 euros. Avec une grille très arithmétique, d'ailleurs: 8.000 pour le 60cm x 80cm, 10.000 pour la taille intermédiaire et 12.000 euros pour le grand format.
Mais je ne sais même pas pourquoi je précise... Tout est déjà quasi vendu à la galerie Paris-Beijing. Marrant, d'ailleurs, de voir ces petits points rouges, signalant les achats, s'ajouter au fur et à mesure en bas des oeuvres. La crise en épargne quelques-uns, visiblement...
Quand Pékin se comporte "moyen"
Cela dit, je comprends pourquoi. Pourquoi des gens achètent, je veux dire. La série Hiding in the city, initiée par Liu Bolin en 2005 est doublement intéressante. Artistiquement, d'abord : faut avouer que certaines des photographies sont assez géniales. Et politiquement, ensuite.
L'histoire est jolie. Elle commence à être un peu connue, mais elle est jolie. Nous sommes en 2005. Liu Bolin vit tranquillement en Chine (ah oui! je ne vous ai pas dit, mais Liu est Chinois) (en même temps, on pouvait un peu s'en douter). Pékin se prépare à recevoir les Jeux olympiques de 2008, et cela se fait à la Chinoise. C'est-à-dire sans vraiment trop se soucier de ce que peut bien penser le quidam. Ah ça! on n'est pas au pays des rapports parlementaires sur l'intérêt des rapports, ni des commissions chargées de se pencher sur la dimension des tranches de salamis...
Où est Charlie?
Bref, il faut faire de la place dans la ville, et l'atelier de Liu Bolin en fait les frais. Liu, pour protester, plutôt que d'entamer une grève de la faim, ou de monter sur une grue, préfère se lancer dans un projet artistique. Hiding in the city, donc. Puisque les autorités politiques font peu de cas de son existence, Liu Bolin décide de se cacher dans ses oeuvres. Et cela donne parfois des choses très étonnantes. Souvent trahi par ses pieds ou sa tête, mais pas toujours. Parfois un petit côté "où est Charlie" assez enthousiasmant.
Galerie Paris-Beijing
54, rue du Vertbois
75003 Paris
Jusqu'au 9 mars 2013
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