08 mars 2016

La Chute de Londres, une bonne grosse daube de propagande

Un scénario riche d'un vide total. Des dialogues qui font mouche dans le néant. La Chute de Londres c'est cela, mais c'est surtout bien plus encore : une bonne grosse daube caricaturale et réactionnaire.


Profond et subtil. Presque poétique. La Chute de Londres, évidemment, n'est rien de tout cela. Et on ne va pas jouer les vierges effarouchées. Si on a vu ce film, c'est justement pour ce qu'il promettait d'être : une bonne grosse daube devant laquelle on débranche gentiment son cerveau.
Sauf que... Ce fut pire encore. Première réflexion : "Tiens, des gars osent encore faire des films comme celui-là ? On veut dire... aussi caricaturaux, aussi débiles, aussi peu crédibles ?" Ce n'est pas qu'on s'attendait à du Rohmer, bien sûr, mais à ce point-là... Cela en deviendrait presque drôle tant c'est ridicule. Tout autant dans ce presque...

Londres à feu et à sang

La Chute de Londres, c'est l'histoire d'une attaque terroriste massive, organisée à l'occasion de l'enterrement du Premier-ministre britannique, mort subitement dans son sommeil. Tous les grands de ce monde sont réunis à Londres. Et v'là-t'y pas que l'événement le plus sécurisé de la planète tourne au désastre. Ambiance Kaboul-London...
Ça explose de partout. Westminster. Le pont de Chelsea. Tout pète. Ça tire et canarde dans tous les coins. Tous les chefs d'Etat présents y passent. Tous sauf le Ricain, évidemment !! Bah oui, l'Amérique, la vraie, la grande, seule contre tous, infaillible et indestructible. Et, dans le rôle du vilain-méchant-pas-beau, le basané qui remplace le rouge... Un bon gros nanar de propagande comme on n'en avait plus vu depuis la Guerre Froide.

Vive l'Amérique

Si l'Amérique est triomphante,
le cinéma nettement moins...
Le président Asher (Aaron Eckhart) et son garde du corps Mike Banning (Gerard Butler) se trouvent à errer seuls dans Londres, poursuivis par les méchants. On veut d'ordinaire être gentils et ne rien spoiler mais là, c'est tellement couru d'avance : à 2 contre à peu près 500, et petit pistolet contre AK-47, ils vont s'en sortir. A deux doigts, sinon ce ne serait pas rigolo, mais s'en sortir quand même.
Après, hein, on n'est pas cons. Enfin pas trop... Plus qu'on ne le voudrait, certes, mais moins qu'on ne le pourrait, disons... Enfin bref : on savait où on mettait les pieds. Ce qui nous intéressait donc, avec La Chute de Londres, c'était de savoir comment Babak Najafi, le réalisateur, allait pouvoir insuffler une dose de subtilité dans son film qui tache.

Le scénario? C'est l'histoire d'un gars qui tire, et puis que tire encore...

Car boudiou, on pensait qu'il allait essayer, au moins. Mais que nenni... Rien. Que dalle. Peau de zob. Nada. Visiblement, à aucun moment il ne s'est posé la question. Le gars y va gaiement dans le bourrin, de bout en bout. Un scénario ? Pfff pourquoi faire : tu tires dans le tas et pis c'est tout... Des dialogues ? Pffff ok si tu y tiens, pour combler le vide le temps de recharger les flingues... Plus d'idées ? Envoie la musique, Marcel, vite et fort... Cela aurait pu être simplement risible. C'est simplement ridicule. Et on se demande bien ce que Morgan Freeman, dans le rôle du vice-président, vient foutre dans cette galère.



Bilan : On peut s'en passer - Moyen - A voir - Excellent
Note : 03/20

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