07 août 2015

Vice Versa, comme Il était une fois la vie, mais en plus poétique

Cinq émotions s'installent aux commandes du cerveau et zou, voilà, la vie prête à commencer, avec tous ses aléas. Pixar livre avec Vice-Versa un film d'animation joliment nostalgique et poétique. Avec une mention très spéciale pour Tristesse.


Ce qui frappe – et émeut – avec Vice Versa, ce n’est pas tant la qualité de l’animation. C’est surtout l’humanité, la tendresse et la poésie qui émanent de ce beau film livré par les studios Pixar. Encore un : on est rarement déçu avec Pixar, il faut avouer.
Vice Versa, c’est l’histoire, simple mais efficace, de Riley, 11 ans. Petite fille unique, choyée par papa et maman, Riley subit le traumatisme d’un déménagement depuis son Minnesota natal, jusqu’à San Francisco.
Un choc cruel qui, dans son cerveau – rebaptisé centre de commandement – pose beaucoup de questions à Joie, Tristesse, Peur, Colère et Dégoût. Qui ça ? Les sentiments, magnifiquement humanisés - d’où les majuscules -, qui se tiraillent à l’intérieur de Riley, et lui font vivre ses émotions, ses réactions.

Comme dans Il était une fois la vie
Je vous présente Colère, Dégoût, Joie, Peur et Tristesse,
le cinq majeur de ce joli film.

C’est d’une tendresse folle. D’une poésie remarquable, et on se retient de rajouter d’autres qualificatifs, de peur d’être redondants. Il suffit juste de dire que c’est si subtilement fait, et si malin, que c’est propre à fendiller le plus en pierre de tous les cœurs.
On ne pleure pas, non. C’est mieux que cela : on est ému, formidablement ému, et complètement embarqué au plus profond de ce que ressent Riley. Tellement embarqué que, comme dans Il était une fois la vie, en voyant le scénario se dérouler sous nos yeux, on se surprend et aime à penser que ce que l’on voit, c’est la vérité.
On imagine, un grand sourire de satisfaction aux lèvres, qu’à l’intérieur de nous, Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère sont là, fidèles au poste de commandement, à scruter, analyser chaque moment de notre vie et interagir pour nous faire appliquer la bonne réaction, au bon moment.

Tristesse, de loin notre personnage préféré.
On ne sera plus jamais triste comme avant

C’est très bête, mais cela donne un sens à ce qui, souvent, paraît ne pas en avoir. Pourquoi un tel mouvement de colère à tel moment ? Pourquoi un subit accès de tristesse ? Parce que Colère, ou Tristesse, a pris le contrôle, momentanément. Mais qu’on se rassure, Joie n’est jamais bien loin et, de toute manière, ces cinq-là n’ont qu’une vocation, et une seule : notre bien. Ce qui est le mieux pour nous.
Appliqué à Riley, cela donne une Joie un brin dépassée par ce choc du déménagement – nouvelle maison, nouvelle école, amies perdues de vue – mais toujours volontaire pour voir le bon côté des choses. Cela donne une Tristesse sublime d’humanité – on ne sera plus jamais triste comme avant, promis ! -, une Peur et un Dégoût hilarants, et une Colère attachante.

Des voix excellentes
Tous pour le bonheur de Riley.

Comme toujours, la grille de lecture est à multiples degrés, et il y en a pour petits et grands. Il faut rendre hommage aux voix – voix françaises en l’occurrence – qui font de ce Vice Versa un petit bijou. A vrai dire, à part Marilou Berry, une vraiment excellente Tristesse , on n’en avait reconnues aucune. Pas même Pierre Niney, dans le rôle de la Peur. Et encore moins Charlotte Le Bon, Mélanie Laurent ou Gilles Lellouche, respectivement Joie, Dégoût et Colère.
Ils sont tous très bons, servis par des dialogues bien écrits et rythmés, une histoire parfaite, taillée au cordeau, sans longueur ni facilité. Du très bon Pixar, as usual.



Bilan : On peut s'en passer - Moyen - A voir - Excellent
Note : 15/20

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