Si l'homme empruntait au bernard-l'hermite sa stratégie de vie, qu'est-ce que cela donnerait ? Réponse : rien de bien bon, mes aïeux. Renaissances déroule cette thématique plutôt intéressante avec efficacité, mais sans grand entrain.
Mieux
que la cryogénisation, la mue ! Le transfert de toutes ses données dans un
autre corps – si possible plus jeune, plus beau – pour pouvoir continuer
l’aventure de la vie. Voilà le thème, plutôt intéressant, de Renaissances –
Self/Less dans le titre original -, proposé par Tarsem Singh.
BenKingsley est Damian, magnat de l’immobilier en fin de course. Malade, il ne lui
reste plus beaucoup de temps à vivre. Une bonne âme, anonyme, se charge de
l’aiguiller vers les services, nouveaux et discrets, du docteur Albright. Sa
spécialité au bon vieux doc ? La mue, donc.
La stratégie du Bernard-l'hermite appliquée aux hommes
Damian hésite mais s’y résout. C’est cela ou la mort… Il renaît ainsi à la vie dans
un nouveau corps, qu’il doit apprivoiser. Des pilules à avaler,
quotidiennement, pour éviter le rejet, notamment. Enfin
le rejet… Oui, mais pas celui qu’on croit. Il ne s’agit pas d’une greffe à
proprement parler. Cela s’apparente plutôt à la tactique du
Bernard-l'hermite : pif, paf, pouf, pousse-toi de là que je m’y mette.
Ce
qui signifie, en clair, que ces corps que les adeptes de la mue occupent, ils
viennent bien de quelque part… C’est même là tout le problème, et Damian l’apprend
à ses dépens. Ces souvenirs, là, qui ne sont pas les siens, d’où
viennent-ils ? De qui a-t-il pris la place ? Et comment,
surtout ? Dans quelles circonstances ?
Le
voilà embarqué, le pauvre homme, dans une enquête sur lui-même – enfin son
nouveau lui. Pas facile, on s’en doute. Le doc, qui a procédé à la mue, qui
est-il ? Scientifique de génie ou savant fou ?
Et
puis ce nouveau corps, c’est bien beau, mais c’est encombrant, aussi. Pas
question, évidemment, de poursuivre sa vie comme avant. Non : il doit
accepter de tout plaquer, sa carrière, sa famille… mais sans rien oublier.
Pour
tout le monde, Damian est mort. Mais sa nouvelle vie lui fait se rendre compte de
tous ces errements, autrefois. Quelle drôle d’idée, aussi, que d'avoir tout
sacrifié à sa carrière… Mais comment renouer avec sa fille, maintenant ?
Efficace sans être inoubliable
Promenons-nous dans les couloirs de l'hôpital, pendant que le savant fou n'y est pas... |
Un
bon film d’été. C’est-à-dire qui ne laissera pas une trace indélébile, mais qui
remplit son office : nous faire passer un agréable moment. Car si l’on
n’est ni scotché par la qualité du scénario, souvent attendu, ni par celle de
la mise en scène, très classique et sans surprise, c’est propre et bien fait. Une vertu déjà pas donnée à tout le monde.
Bilan : On peut s'en passer - Moyen - A voir - Excellent
Note : 9/20
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